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  • Photo du rédacteurKatixa ESTEINOU

Éducation Stricte ou Laxiste : Conséquences sur les Enfants

Dernière mise à jour : 20 janv. 2023

L’éducation est affaire de famille. Nous sommes tous influencés par celle que nous avons reçue. Qui ne s'est pas déjà demandé s'il était un bon parent ? S'il n'était pas trop stricte, ou au contraire, trop laxiste ? Qu’il s’agisse d’un l’un ou de l’autre, l’éducation donnée a des conséquences sur les enfants, et parfois même au-delà. Je vous en dis plus tout de suite.


Éducation stricte, une tendance toujours présente

Une éducation stricte ancrée dans notre société


Jusqu’aux années 1970, la société avait peu de considération pour les enfants. Ceux-ci devaient se contenter de reproduire ce que leurs parents leur inculquaient. Leur rôle était simple : perpétuer les valeurs et les codes de la famille. Leurs envies n’avaient que peu de place, ils n'étaient pas écoutés. Les violences éducatives étaient légions. Tout était alors histoire de pouvoir, de domination de l’enfant. Les parents souhaitent contrôler leur bambin. Quand le modèle parental n’est pas suivi, la punition tombe. Cette façon de faire est basée sur le besoin, les envies des parents. Les menaces et le chantage fleurissent, l’enfant doit obéir et se soumettre.


Une relation parent-enfant mise à mal


Dans un premier temps, cette méthode s’avère efficace puisque couronnée de succès. Le petit obéit, mais il obéit par la peur : peur d’être rejeté, d’avoir mal, de ne pas être aimé. Le rapport parent-enfant est alors basé sur la crainte, la défiance. La confiance ne fait pas partie du tableau. L’enfant n’osera pas se confier en cas de difficulté. À l’adolescence, cela mènera soit à des conduites à risque, soit à un comportement complètement inhibé, accompagné d’une très faible estime de soi. Il sera incité à la résistance ou à la fuite. Une fois devenu adulte, il rejettera la contrainte. Certes, il respectera les règles, mais seulement parce qu’il aura peur de la sanction. Il ne verra pas en elles des normes protectrices.

Plusieurs études en psychologie et en neurosciences ont été menées. Elles ont démontré, d’une part, qu'une éducation stricte avait des répercussions sur les structures cérébrales. Ainsi, celles des adolescents l’ayant expérimentée sont plus petites. L’incidence sur le cerveau serait la même que l’existence d’abus sexuels. Elles ont conclu, d’autre part, qu'une éducation pleine d’empathie permettait aux enfants de devenir des adultes responsables, autonomes et respectueux. Elle est également essentielle pour les apprentissages.

Pour ses défenseurs, une éducation “à la dure” prépare au monde dans lequel les enfants devront vivre. En réalité, ces mêmes enfants vont construire et réparer leur propre monde. Ils le feront ensemble, grâce à l’entraide et à la compassion.


Un débat toujours présent : la fessée


Jusqu’en 2019, en France, la fessée, en tant qu’outil éducatif, était tolérée. En effet, qui n’a jamais entendu qu’une bonne fessée n’avait jamais tué personne ? La correction était réservée à la sphère familiale, l’Etat n’avait pas son mot à dire. Elle était présente dans toutes les sociétés. Les justifications culturelles sont nombreuses : apprendre le respect, l’obéissance, la hiérarchie sociale. La plupart des religions y ont aussi recours, que ce soit le catholicisme, le judaïsme ou encore la religion musulmane.

Cependant, quelques praticiens ont dénoncé ce procédé. Il a été démontré que les enfants punis physiquement développent davantage de problèmes psychologiques et de violence. L’usage de la fessée est censé arrêter la violence. Or, en réalité, elle ne fait que l’accroître. Son efficacité sur le plan éducatif est moindre. Les pays, tels que la Suède, l’ayant interdite, témoignent : les violences intrafamiliales, les infractions commises par les jeunes, les décès d’enfants dans l’unité familiale ont diminué de façon significative.


Les inconvénients avérés de l'éducation stricte


Une éducation stricte présente de nombreux inconvénients :

  • L’autodiscipline ne sera pas intégrée. Si elle est imposée de force, il n’y aura pas de réflexion et ne sera pas acceptée. Elle sera subie. Il est donc conseillée de proposer des choix, des règles de façon positive ;

  • L’autorité est basée sur la peur, la soumission de l’autre. Il est conseillé d’écouter les émotions, d’aider le petit à les verbaliser. Il se sentira alors compris et reviendra au calme plus facilement ;

  • Il a été démontré que la punition entraîne colère et dépression. Elle diminue l’estime de soi. L’enfant se sent acculé et devient agressif, ne sachant comment se défendre ;

  • Selon cette forme d’éducation, la force a toujours raison. Il s’agit alors de plier sans aucune réflexion, notamment sur les conséquences de ses actes. L’enfant met en place des mécanismes de mensonge et de manipulation afin d’échapper à la punition et d’obtenir ce qu’il souhaite ;

  • La compréhension des émotions, qu’il s’agisse des siennes ou de celles des autres, n’est pas intégrée. En grandissant, la frustration ne le sera pas non plus, laissant ainsi présager des explosions de colère à la moindre contrariété;

  • Enfin, la qualité des relations parents-enfants s’en trouve amoindrie : la confiance n’est pas établie, seul l’est un rapport de force.

Éducation laxiste : nouvelle tendance aux conséquences néfastes


Depuis la moitié des années 70, l’enfant se situe au cœur des préoccupations. Tout est réfléchi en fonction de ses besoins, de ses envies. On pourrait penser que c’est une bonne chose. En effet, jusque-là, il ne représentait qu’une quantité négligeable, une aide parfois pour les parents, mais sans aller au-delà. Cependant, ici aussi, tout est question de mesure. La considération de l’enfant est passée de rien à tout. On l’a vu précédemment, élever sans tenir compte des besoins, des individualités présente des conséquences néfastes. Mais, éduquer à l’opposé est également vrai.


Les enfants : nouveaux faire-valoir de leurs parents


Aujourd’hui, les parents s’accomplissent à travers leurs enfants. 74 % des enfants de moins de 3 ans ont leur photo sur facebook. Il s’agit, certes, d’un moyen rapide et pratique de partager des photos. Néanmoins, nombreux sont ceux qui avouent utiliser ce procédé pour imiter leurs amis. Cet étalage d’une vie joyeuse est signe d’une vie réussie. Les parents sont alors mis en valeur à travers leur enfant. Cependant, cette mise en avant a un coût. Le coût du poids des attentes des parents sur les frêles épaules des bambins.

Ces enfants subissent une pression telle qu’ils n’ont plus le droit de décevoir. Pour rester conforme à une certaine image attendue par leurs parents, ils doivent dépenser énormément d’énergie. Même si cela ne correspond plus à ce qu’ils sont réellement. De plus, ils risquent de s’effondrer lorsqu’ils découvriront que le monde extérieur à leur foyer ne les trouve pas aussi extraordinaires que leurs parents.


Des parents manquant de confiance en leur propre légitimité


Ces enfants ont l’habitude d’être le centre du monde et de tout obtenir en un claquement de doigts. Ils ne connaissent pas la frustration et sont en permanence insatisfaits. On pourrait penser qu’ils souffrent de carence affective. Bien au contraire, les parents sont surinvestis et exécutent toutes les demandes, appliquant le principe de plaisir. Ils oublient alors de poser des limites. Chaque parent doit avoir confiance en sa légitimité pour fixer des limites. Il doit déterminer des règles, et surtout y croire pour pouvoir les appliquer avec fermeté. Il doit intégrer l’idée que ce n’est pas parce qu’il oppose un refus à leur enfant, que ce dernier les en aimera moins. Bien au contraire, l’enfant se sentira contenu et surtout rassuré. Il saura qu’il peut se fier à ses parents, leur faire confiance et qu’ils seront présents en cas de difficulté.


Éducation laxiste : un impact sur la vie quotidienne


La vie familiale en est fortement impactée. Ces enfants réclament une attention immédiate en toute chose. Les frères et sœurs ne parviennent pas à trouver leur place. Les parents, quant à eux, subissent parfois la violence de leur enfant. Ils sont épuisés, désespérés. Les amis s’éloignent, pensant que le comportement décrit est exagéré. La famille est alors éclatée.

D’autre part, nos enfants sont encouragés à suivre des activités extrascolaires. La difficulté avec les enfants-rois est qu’ils ne persévèrent pas. Étant habitués à tout obtenir tout de suite, ils ne sont pas ouverts à l’effort. Dès qu’ils ne réussissent pas, ils abandonnent. Le rôle des parents est alors de les encourager dans leurs apprentissages et de les convaincre qu'il est nécessaire de persévérer pour progresser.

Un enfant-roi ne tolère pas la négociation, à aucun moment. évidemment, tous les enfants ont tenté de refuser ce que leurs parents souhaitaient leur imposer. Néanmoins, après une discussion, de la négociation et un peu de psychologie, la plupart finissent par obtempérer. Avec un enfant-roi, les parents n’ont d’autre choix que de céder afin que la crise cesse.

Pour remédier à ces comportements, les contraintes sont primordiales. Elles se traduisent par des actions quotidiennes et simples : mettre la table, ranger sa chambre, respecter les horaires de coucher. Il ne s’agit que de quelques exemples qui permettent d'inculquer des règles de vie en société à son enfant. Petit à petit, autonomie et responsabilités seront également acquises.


Il n’est pas toujours facile de se positionner. Une éducation à mi-chemin est possible. L’éducation positive comprend bienveillance et fermeté. Malgré ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas de laisser faire, mais bien d’être à l’écoute tout en fixant des limites. Je vous l’explique dans mon tout prochain article.




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